Vivre la vie d'un Senior

jeudi 22 septembre 2011

Les attentes des seniors en terme de logements


Les personnes âgées du Québec tiennent à leur maison.
Je vous propose un article[1] intéressant sur la situation des personnes âgées en tant que propriétaires ou locataires au Québec. Il résume une vaste enquête entreprise par l’ISQ (Institut de la statistique du Québec) dont les résultats ont été publiés en 2007.

Portrait de la clientèle des 75 ans et plus

  • Un ménage sur deux habite un appartement
  • Les grands logements (plus de 4 pièces) gagnent en popularité¸
  • Les revenus moyens des ménages locataires sont peu élevés : 21 000 $ en 2003
  • Plus de 6 ménages sur 10 utilisent une laveuse et une sécheuse dans leur logement
  • Le câble dessert près de 7 ménages sur 10
  •  Seulement 4 ménages locataires sur 10 disposent d’une automobile
  • « Les personnes âgées tendent à conserver leur maison plus longtemps et sont plus nombreuses à vivre dans de grands logements.
 L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié le deuxième tome d’une vaste enquête sur la vie des personnes âgées. Le constat général du chapitre portant sur l’habitation est que « les conditions de vie se sont améliorées pour la plupart des ménages québécois qu’ils soient âgés ou plus jeunes », écrit Yves Norbert, qui a rédigé la section consacrée au logement et à l’automobile.

Les perspectives démographiques font en sorte que les Québécois de demain auront la tête blanche et que, par la force des choses, bon nombre d’entre eux vivront en logement locatif.

Les propriétaires d’appartements ont donc intérêt à bien connaître les habitudes de la clientèle âgée.

Proprio jusqu’à 75 ans

Que nous apprend la volumineuse étude de l’ISQ? Il appert que les gens tendent à conserver leur maison le plus longtemps possible.

La proportion de ménages propriétaires de leur logement est restée stable pour le groupe de ceux âgés de 45 ans à 74 ans. « C’est dire que les propriétaires âgés conservent leur propriété au moins jusqu’à 75 ans », précise M. Norbert. Ce sera le cas pour près de 70 % des baby-boomers, estime-t-il.

Nous ne sommes donc pas à la veille d’assister à des ventes massives de maisons dans les banlieues par les baby-boomers retraités. Rappelons que ceux-ci nés entre 1947 et 1966 au Canada, ont entre 41 et 61 ans aujourd’hui.

Ce phénomène n’a pas toujours existé. Dans les générations nées au début du siècle, le taux de propriété baissait dès 55 ans et s’accélérait après 65 ans.

De nos jours, la grande migration du statut de propriétaire à locataire survient après le cap des 75 ans. Dans ce groupe d’âge, un ménage sur deux habite un appartement.

Des logements toujours plus grands

Par ailleurs, la taille de l’appartement réduit à mesure que son occupant vieillit. Cependant, de génération en génération, il y a une proportion toujours croissante de ménages âgés qui occupent de grands logements.

« Il s’agit d’une tendance porteuse de changements, écrit M. Norbert, car les générations de baby-boomers vivent aujourd’hui, dans une forte proportion, dans de grands logements. Il y a tout lieu d’imaginer que, lorsqu’ils arriveront à la retraite au cours des prochaines années, une plus grande proportion d’entre eux habitera des logements de sept pièces et plus. »

Confort accru

Ce confort accru recherché par les ménages âgés se traduit par une utilisation plus répandue d’appareils ménagers et de divertissement. La constatation générale qui ressort à ce sujet est que les retraités de demain utiliseront cet équipement dans des proportions qui tendent vers celles des ménages plus jeunes.

Logiquement, quand une personne a appris plus jeune à se servir d’un ordinateur, elle continuera de s’en servir à la retraite.

C’est le cas également pour le téléphone cellulaire, Internet, les antennes paraboliques et le reste. C’est dire entre autres que les résidences pour personnes âgées dotées d’accès Internet dans les logements pourraient avoir un avantage sur les autres.

Une question de revenus

Mais tous les ménages n’ont pas la capacité de s’offrir ces petits luxes de la vie quotidienne.

L’étude souligne en effet l’écart entre les revenus des ménages propriétaires et locataires. Conséquence : les ménages locataires consacrent une part plus importantes de leurs revenus au logement que les ménages propriétaires.

Chez les 75 ans et plus, parmi les locataires, un ménage sur deux débourse environ 50 % de ses revenus pour se loger. Cette proportion descend à 38 % chez les propriétaires.

Explication : Les propriétaires ont souvent fini de payer leur maison une fois à la retraite, ce qui diminue leurs dépenses.

Les locataires ont par ailleurs moins de revenus. Le revenu moyen des ménages locataires âgés de 75 ans et plus en 2003 s’élevait à 21 000 $. Celui des ménages propriétaires du même groupe d’âge atteignait 33 500 $. »

Ce sont des tendances qui démontrent que les gens qui vieillissent ont cumulé du Patrimoine et qu’ils vont essayer d’en profiter le plus longtemps possible. Des façons de faire toutes naturelles et sages.

RD


[1] Article d’André Dubuc, Journal Les Affaires, 7 juillet 2007.

Les vieux, une cible de choix en marketing


« Marketing : les 55 ans et plus, nombreux et bien nantis, constituent un marché jeune. »[1]

Les « vieux » (lire les plus de 55 ans) formaient, il n’y a pas si longtemps un marché boudé par les responsables du marketing. Ils étaient perçus comme conservateurs, économes, pauvres et peu enclin à essayer de nouveaux produits.

Bref, « c’était un marché perdu », dit Patrick Beauduin, vice-président chez Cossette.

C’était sans compter l’arrivée dans le 3e âge des nombreux baby-boomers assoiffés de nouveautés et de plaisirs. Car, avec eux, l’âge d’or n’aura jamais été si bien nommé : les baby-boomers détiennent un solide pouvoir d’achat.

Le marché de la santé connaîtra grâce à eux une croissance exponentielle, notamment celui de la saine alimentation. « Les loisirs seront aussi un créneau important », ajoute M. Beauduin, qui ne parle pas tant de séjours prolongés en Floride que de trekking au Bhoutan.

Le vieillissement de la société touche non seulement les produits et le marques, mais aussi les médias. De nouveaux magazines, comme Vita et Zoomers, s’adressent à la génération lyrique sur un ton qui n’a rien à envier aux plus jeunes. La programmation de Canal Évasion ou ARTV, à certaines heures, vise aussi cette clientèle, note Patrick Beauduin, avec ses publicités de baignoire accessible par une petite porte.

Par ailleurs, comme le disait Howard Schimmel, vice-président de Nielsen, au New York Times, cette clientèle est comme du bonbon dans une économie morose : « Les mercaticiens préfèrent dépenser leur maigre budget pour vendre maintenant, plutôt que pour fidéliser une jeune clientèle en vue d’achats futures. »

RD

[1] Article de Martine Turenne, journal Les Affaires, 22 mai 2009.

Personnes âgées et vulnérables…


Alors qu’ils étaient 965 000 en 2001, les gens âgés de plus de 65 ans seront plus de 1 974 000 en 2026 et représenteront près du quart de la population du Québec. Avec le Japon, le Québec est la société au vieillissement le plus rapide. Les occasions d’abuser financièrement des personnes les plus vulnérables se multiplieront au cours des prochaines années.

Les nouveaux vieux du Québec[1]

Ils sont plus nombreux, plus vieux, plus riches et souvent plus vulnérables. Nos aînés et leurs bas de laine représentent une cible de choix pour bien des gens plus jeunes et mal intentionnés.

Chantage émotif pour soutirer de l’argent, procuration générale utilisée sans retenue, fraude par Internet, par la poste ou par téléphone, surfacturation des services en résidences privées, vol dans les chambres des centres d’hébergement, les aînés sont de plus en plus susceptibles d’être victimes d’abus économique.

Au Québec, 80 % des fraudes et des abus économiques à l’endroit des personnes âgées sont commis par des proches.
Qu’il s’agisse de personnes qui, fortes d’une procuration générale ou d’un mandat d’inaptitude, administrent les biens des personnes âgées dans leur propre intérêt plutôt qu’en se souciant du bien-être de l’aîné, ou d’enfants qui forcent un parent âgé à leur prêter de fortes sommes, le manque de scrupules des abuseurs n’a souvent d’égal que la vulnérabilité de la personne abusée.

Des cibles nombreuses

Quand on songe que, selon le Conseil des aînés, les personnes âgées de plus de 60 ans détiennent autour de 80 % du patrimoine québécois (immobilier, actifs, etc.), cela en fait des cibles potentielles pour les proches en manque d’argent, pour les arnaqueurs de tout acabit et les voleurs à la petite semaine.

Malgré cela, et bien qu’une proportion importante d’entre elles soient vulnérables ou inaptes à exercer leurs droits, les personnes âgées de plus de 65 ans étaient en 2004 deux fois moins susceptibles d’être victimes de vol de biens personnels que celles âgées de 55 ans à 64 ans, selon l’étude Les aînés victimes d’actes criminels, de Statistique Canada.

Difficile de dénoncer ses propres enfants. De toutes façon, le nombre de personnes âgées augmentera parce qu’il y aura plus de personnes âgées.

Des conséquences plus lourdes

Au-delà du nombre de crimes commis, les conséquences de ceux-ci sont souvent beaucoup plus grandes chez les personnes âgées. Se renflouer d’une fraude de 200 000 $ quand on a 35 ans, ça peut se faire. Quand on en a 75, c’est beaucoup plus compliqué.
Plus inquiétant encore, l’abus économique à l’endroit des aînés s’accompagne généralement de maltraitance psychologique du type « si tu ne me prêtes pas 2000 $, tu prives tes petits-enfants de leur saison de hockey » ou « si tu ne me donnes pas la maison, je ne reviendrai plus te voir ».

Une situation délicate que même les réseaux mis en place pour déceler et pourfendre les abuseurs peinent à percer.

RD


[1] Source : Journal de Québec, 21 février 2009.

vendredi 16 septembre 2011

Autonomie et protection des aînés : un équilibre difficile à maintenir


Quels sont donc les problèmes?

Source : ALAIN DUFOUR, directeur de la planification stratégique et de la recherche, au Curateur public du Québec

L’hébergement

« Pour les personnes aînées inaptes, l’hébergement est un élément crucial. Par hébergement, j’entends non seulement le logement, mais aussi tous les services de santé et de soutien qu’elles requièrent quotidiennement. Je vous rappelle que 96 % des aînés sous régime de protection public et 78 % de ceux qui bénéficient d’un régime privé vivent dans une ressource d’hébergement.

Comme je vous le disais un peu plus tôt, une maladie dégénérative, une maladie mentale ou une déficience intellectuelle sont les causes les plus courantes de l’inaptitude chez les 65 ans ou plus.

Même si les personnes affectées d’une déficience intellectuelle continuent d’avoir une espérance de vie plus courte que la moyenne de la population, elles atteignent maintenant l’âge où elles peuvent avoir besoin de soins gériatriques. Quant aux personnes souffrant de troubles mentaux graves et persistants, elles ont une espérance de vie plus proche de la moyenne. Avant la désinstitutionnalisation des années 1980, elles vieillissaient généralement dans un établissement psychiatrique équipé pour leur fournir des soins de longue durée.

Aujourd’hui, après un détour du côté des ressources intermédiaires ou des ressources de type familial, ces deux groupes sont souvent dirigés vers des établissements de soins de longue durée, les CHSLD. Or, ce sont des milieux plus fermés, à stimulation réduite, pas nécessairement adaptés à la situation de ces personnes.

Par ailleurs, il y a deux ans, le ministère de la Santé et des Services sociaux annonçait le gel des places en CHSLD de façon à favoriser le maintien à domicile ou des formes d’hébergement privées. Nous ne sommes pas contre ce choix, mais il faut s’assurer que les aînés inaptes auront accès aux soins dont ils ont besoin, de même qu’à des mesures de soutien au logement qui tiennent compte de leurs revenus. Or, de toute évidence, il manque encore des places d’hébergement, comme l’attestent les listes d’attente.

De leur côté, les centres de réadaptation en déficience intellectuelle ont commencé à préparer le transfert d’aînés en CHSLD, mais manifestement, ils ne sont pas assez préparés à le faire et le processus s’avère plus lent que prévu. À titre d’exemple, il est arrivé que, faute de moyens adéquats pour gérer des troubles du comportement, un CHSLD retourne un aîné dans son hébergement d’origine.

Enfin, malgré les politiques de réinsertion, beaucoup d’aînés ayant une maladie mentale grave sont restés en milieu psychiatrique. Dans certains cas, leurs symptômes se sont atténués avec le temps. Mais après des décennies d’internement, leur déplacement dans des ressources intermédiaires n’a pas été concluant et a fait réapparaître certaines manifestations de leur maladie. Il faut donc les garder en établissement, mais dans un CHSLD installé à l’intérieur d’un hôpital psychiatrique, qui offre un milieu de vie adapté à leur situation. Une forme de réinstitutionnalisation, quoi!

Toutes ces situations illustrent à quel point les besoins des personnes aînées inaptes sont pointus et complexes. Nous devons absolument en tenir compte dans les décisions et les politiques concernant leur hébergement. Il faut éviter que ce groupe de la population se retrouve pris dans les dédales d’un système qui les ballotterait à gauche et à droite, à cause d’un manque de ressources adéquates.

L’hébergement en résidence privée

Quant aux résidences privées, même si bon nombre d’entre elles offrent un hébergement de qualité, d’autres présentent de sérieuses lacunes. Au cours des dernières années, on y a constaté divers problèmes, comme le manque d’hygiène ou l’absence de services de base. Depuis 1999, le Curateur public a donc décrété un moratoire sur l’hébergement dans ce réseau. Il n’y consent qu’en dernier recours, dans certains cas seulement.

La certification obligatoire des résidences privées pour personnes âgées, réclamée par le Curateur public et par de nombreux organismes, devrait permettre d’exercer un meilleur contrôle de qualité. Mais même convenables, les résidences privées ont leurs limites. Le respect de normes reconnues n’offrira de garantie de sécurité que dans la mesure où l’on évitera de demander à ces résidences d’accueillir des personnes à qui elles ne sont pas en mesure d’offrir certains soins plus spécialisés.

Les proches aidants

Les enquêtes indiquent que les familles fournissent 80 % des soins à domicile. La tendance est la même pour les régimes de protection : les trois quarts des aînés protégés sont sous la responsabilité d’un proche, soit dans le cadre d’un régime privé, soit dans le cadre d’un mandat de protection. Plus de six fois sur dix, ce proche est une femme.

Malheureusement, le maintien à domicile est encore marqué par un sous-financement chronique au Québec. Le transfert des patients du milieu institutionnel vers un milieu dit « naturel » a souvent été plus rapide que la présence de services équivalents au point d’arrivée. Pour les familles, cela représente souvent une hausse du fardeau financier, car certains services offerts gratuitement en hébergement public ne sont plus subventionnés, ou le sont dans une moindre mesure.

Il faut être conséquent avec ces choix. Sans s’attarder aux modalités qui ne sont pas du domaine de ses compétences, le Curateur public appuie toute mesure visant à accroître le soutien aux proches aidants et le maintien à domicile dans des conditions acceptables pour les aînés vulnérables.

Du côté de la protection juridique, le Curateur public a entrepris un « virage préventif » axé sur le soutien aux proches qui assument la charge de tuteur ou de curateur dans le cadre d’un régime privé. Depuis quelques années, nous avons mis l’accent sur l’information qui leur est donnée afin de les aider à assumer leurs obligations. Cela peut également contribuer à réduire les négligences et les abus.

La maltraitance

L’inaptitude rend les personnes âgées particulièrement vulnérables. Si les aînés en général sont l’objet de stéréotypes auxquels ils souhaitent échapper, les personnes aînées protégées les cumulent tous et, selon toute apparence, y correspondent : elles sont gravement handicapées, leurs facultés sont altérées et elles sont socialement dépendantes.

Cela démontre bien l’importance de s’interroger sur toute forme de stigmatisation des aînés inaptes, car les préjugés font le lit de la maltraitance. Les négligences envers ces personnes se rapportent généralement à leurs besoins essentiels : l’alimentation, l’hygiène, le logement, la liberté d’aller et venir, les soins médicaux, la médication, etc. Ils sont le fait de proches ou de familiers dont dépendent les citoyens vulnérables.

Tout comme le Directeur de la protection de la jeunesse le fait pour les mineurs, le Curateur public a le pouvoir d’intervenir lorsqu’il reçoit un signalement pour une personne adulte inapte. Dans ce sens, chaque citoyen a la responsabilité de nous signaler des situations d’abus dont il serait témoin envers des personnes inaptes ou présumées inaptes. Le Curateur public vérifie l’information et, lorsqu’il y a lieu, s’assure de rétablir des conditions pour que la victime de maltraitance ou d’abus soit en sécurité. Selon nos statistiques, 55 % des signalements traités en 2006-2007 mettaient en cause des aînés.

Cependant, la majorité des cas de maltraitance ou d’exploitation ne seraient jamais signalés. D’une part, les gens hésitent à dénoncer des situations qui impliquent un proche. D’autre part, le personnel de la santé et des services sociaux, les notaires, les avocats et les établissements financiers sont trop souvent réduits au silence à cause des règles du secret professionnel.

Pourtant, plusieurs provinces canadiennes, notamment l’Ontario, l’Alberta et le Manitoba, permettent la suspension du secret professionnel lorsqu’il y a lieu de signaler une situation d’exploitation. Dans certains cas, le signalement est même obligatoire. Le Québec pourrait-il s’inspirer de ces exemples?

Bien sûr, divers organismes publics défendent les citoyens vulnérables. Qu’on pense, entre autres, au Protecteur du citoyen, à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, aux centres de santé et de services sociaux ou encore, aux comités d’usagers. Le Curateur public a d’ailleurs entrepris de signer des ententes avec plusieurs d’entre eux afin de coordonner les efforts dans les cas d’abus envers les personnes protégées.

Mais beaucoup reste à faire. Aussi y a-t-il lieu d’inviter le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que les autres milieux professionnels concernés à se concerter pour lutter contre la maltraitance envers les aînés.

Cette mobilisation permettrait notamment de conforter le simple citoyen dont c’est le devoir de signaler aux autorités compétentes les situations d’abus dont il a été témoin.

Protégez-vous de la fraude financière

 À l’été 2 010, Mme Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés a pris l’engagement suivant :

« La fraude financière est la plus répandue de toutes les formes de maltraitance envers les personnes aînées. C'est le genre de violence qu'on ne voit pas. Mais la peur et la honte, elles, sont réelles. Trop de québécoises et de Québécois se font soutirer, par la force ou la ruse, les économies accumulées au cours d'une vie de travail honnête. Parce qu'ils ont souvent acquis un patrimoine, ils constituent une cible de choix pour les fraudeurs. Cela doit cesser!

Malheureusement, les victimes sont peu portées à dénoncer ce genre de crime au Québec. C'est pourquoi notre gouvernement déposera en 2010 un plan d'action pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées. Cela répond à une volonté clairement exprimée de combattre la maltraitance sous toutes ses formes.

Le vol par tromperie est un crime qui doit être dénoncé. Si vous croyez en être victime, ou que vous êtes inquiet pour l'un de vos proches, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide. Ne vous laissez pas dépouiller en silence! »

Pour toute question sur le sujet de la fraude financière, consultez le site de l'Autorité des marchés financiers à l'adresse suivante :



Conclusion

À cause de sa proximité avec cette frange vulnérable de la population, le Curateur public est un observateur privilégié. Je considère que mes responsabilités vont au-delà de la représentation légale des majeurs inaptes que le législateur m’a confiée ou de la surveillance des représentants privés. Elles s’étendent à l’ensemble des personnes inaptes, qu’elles aient ou non un régime de protection.

Ma présence se veut donc un apport aux travaux de votre commission, en traduisant la situation des personnes âgées inaptes et de leurs besoins, afin que toutes les mesures, politiques et actions qui découleront de cette consultation prennent en compte leurs réalités.

Enfin, je nous invite toutes et tous à demeurer attentifs aux besoins des personnes âgées inaptes. Ignorer cette situation, ce serait leur refuser la dignité et le maintien de leur autonomie, allant ainsi à l’encontre du plus strict respect de leurs droits. »

RD

Avec les baby-boomers, un nouveau genre de bénévolat


Selon Bénévoles Canada, avec l'arrivée massive des baby-boomers à la retraite, il faudra repenser et modifier les façons de faire pour impliquer ces nouveaux seniors dans le domaine du bénévolat.

Qui sont les baby-boomers canadiens ?

Les baby-boomers canadiens font partie d'un groupe très diversifié, dont les membres sont nés entre 1946 et 1964. Certains d'entre eux ont encore des adolescents à la maison, d'autres paient des frais de scolarité universitaires, d'autres s'occupent de leurs parents âgés et d'autres encore passent du bon temps avec leurs petits-enfants. Certains travaillent à temps plein, d'autres à temps partiel, et d'autres encore songent à la retraite ou ont déjà quitté le marché du travail. Leurs intérêts et leurs aspirations sont aussi diversifiés que le groupe dont ils font partie. Ils recherchent constamment de nouvelles expériences, des défis personnels et des façons de faire une différence. Les baby-boomers veulent demeurer actifs de corps et d'esprit, établir des liens et continuer à apprendre.

En raison de leur nombre impressionnant, les baby-boomers ont influencé et redéfini toutes les étapes de leur vie. Et l'étape du bénévolat ne fera pas exception.

Pourquoi les baby-boomers font-ils du bénévolat?

Les recherches indiquent que les baby-boomers font du bénévolat pour quatre grandes raisons :
1.      Défendre une cause en laquelle ils croient
2.      Apporter une contribution à la société
3.      Mettre leurs compétences à contribution
4.      Réaliser un projet significatif avec leurs amis et leurs collègues

Mais par-dessus tout, les baby-boomers veulent faire du bénévolat à leurs propres conditions. Voici certaines des contraintes auxquelles font face les baby-boomers :

Ø  Ils n'ont pas assez de temps.

On les appelle souvent la génération-sandwich – comme ils s'occupent en même temps de leurs enfants et de leurs parents âgés, ils disposent de moins de temps libre.

Ø  Ils n'ont pas de temps pendant les heures de travail habituelles.

  De nombreux baby-boomers travaillent à temps plein, et certains demeurent sur le marché du travail au-delà de l'âge officiel de la retraite, qui est de 65 ans. À moins que leur employeur ne mette en place un programme de bénévolat en entreprise, ces bénévoles ne sont pas toujours disponibles quand on a besoin d'eux.

Ø  Ils ne s'identifient pas à l'image traditionnelle des bénévoles.

 Le cliché du gentil bénévole aux cheveux blancs ne correspond pas à l'image que les baby-boomers ont d'eux-mêmes – ils sont plus énergiques et dynamiques que leurs parents.

Ø  Ils ne veulent pas accomplir des tâches routinières ou subalternes.

Comme ils disposent de moins de temps libre, de nombreux bénévoles souhaitent accomplir un travail stimulant et significatif qui reflète leurs compétences et leur expérience.

RD

Activités préférées des baby-boomers



Marche, horticulture et jeux récréatifs[1]

« Même si la civilisation des loisirs se fait encore attendre, il reste que les baby-boomers occupent leur temps libre de mille et une façons. Selon l’enquête québécoise sur les activités physiques, sportives et de loisir publiée à la fin de 2006, les personnes de 50 ans et plus s’adonnent principalement à la marche, à l’horticulture et aux jeux récréatifs (cartes, billard, jeux de société).
« Le loisir se définit comme une activité choisie librement en dehors des obligations socio-sanitaires et de travail. Il s’agit même d’un droit reconnu par l’Organisation des Nations Unies », souligne, d’entrée de jeu, André Thibault, directeur de l’Observatoire québécois du loisir. « De façon générale, les baby-boomers disposent d’environ 40 heures de loisir par semaine. Il faut dire qu’ils ont accès à une gamme d’activités plus importante que la génération précédente. »

LA MARCHE, BONNE PREMIÈRE

L’enquête révèle que la marche constitue l’activité par excellente de la génération d’après-guerre. Près des trois quarts des 45 – 64 ans la pratiquent comme moyen de mise en forme, tandis que la moitié des baby-boomers l’utilise comme moyen de transport (travail, faire des courses, etc.) « À l’instar de la bicyclette et du ski de fond, la marche fait partie des activités « en déplacement » qui sont très populaires parmi ce segment de population. Le loisir évolue d’ailleurs vers une pratique de plus en plus libre, c’est-à-dire sans contrainte et au propre rythme de l’individu. »

L’HORTICULTURE = FORME DE « COOCONING »

Les baby-boomers sont les plus adeptes de l’horticulture au Québec. En effet, 63 % des personnes de 45 -64 ans ayant participé à l’enquête font du jardinage ou de l’horticulture. « Ce type de loisir s’inscrit sur la liste des activités dites » à la maison « qui comprend aussi bien la télévision et l’ordinateur que la musique, la cuisine et les rencontres entre amis. On remarque que la maison devient de plus en plus le théâtre des loisirs », affirme André Thibault.

JEUX RÉCRÉATIFS ET VIE SOCIALE

Les jeux récréatifs attirent les baby-boomers. Les résultats de l’enquête montrent que 74 % des 45-64 ans jouent au billard, aux cartes, aux échecs ou à d’autres jeux de société. « On peut classer les jeux récréatifs dans la catégorie « vie sociale ». Les voyages, les spectacles, les sorties au restaurant et le bénévolat appartiennent aussi à ce secteur d’activité. Les baby-boomers ont une vie sociale animée. »

LE LOISIR, UNE EXPÉRIENCE DE VIE

Pour André Thibault, les baby-boomers impriment de plus en plus leurs couleurs dans l’univers du loisir. « La signification du loisir est passée d’activité de récompense à une activité d’équilibre et de qualité de vie. Le loisir prend davantage la forme d’une activité mémorable, d’une occasion unique, d’une expérience de vie. »

LE LOISIR, UNE AFFAIRE DE 15 MILLIARDS $ AU QUÉBEC

Selon des renseignements dévoilés lors du 10e Congrès mondial du loisir tenu à Québec du 6 au 10 octobre 2008, il appert que les Québécois consacrent annuellement environ 15 milliards de dollars à des activités de loisir, soit l’équivalent de 15 % du PIB de la province. Une étude récente de Léger Marketing publiée dans le Devoir en septembre 2008, établit même que les loisirs et les passions personnelles se situent au deuxième rang des priorités des Québécois, derrière la vie amoureuse et familiale, mais devant le travail et l’argent. »
RD

[1] Article de Réal Demers, Le journal des 50+, décembre 2008.

La génération « sandwich »



Chaque génération, c'est bien connu, se distingue des autres par certains traits typiques qui permettent de cerner les valeurs auxquelles s'identifient généralement ses membres. Il en va ainsi notamment des baby-boomers (âgés de 43 à 63 ans) qui accordent une très grande importance à vivre l'instant présent et à moins planifier en fonction de l'avenir.

Pourtant, contrairement à leurs aînés, les baby-boomers représentent la première génération à se retrouver coincée entre la volonté de construire leur propre autonomie financière et la nécessité d'agir, de plus en plus souvent, comme soutien financier de leurs proches. D'où la désignation de génération «sandwich».

Aussi, les baby-boomers sont-ils susceptibles d'être confrontés tôt ou tard à l'une ou l'autre des situations suivantes :

  • des parents bénéficiant d'une espérance de vie plus grande qu'auparavant et qui requièrent, dans certains cas, des soins de santé et le choix d'un milieu de vie adapté alors que les coûts de ces services connaissent des augmentations importantes;
  • des enfants encore aux études qui demeurent parfois chez leurs parents ou y reviennent entre deux emplois, le temps de se refaire une santé financière;
  • des petits-enfants que l'on veut aider financièrement pour leurs études toujours plus dispendieuses, afin de leur donner un bon départ dans la vie.
Un récent sondage, publié par La Presse, indiquait que 69 % des Canadiens âgés de 43 à 63 ans ont au moins un parent ou un beau-parent toujours en vie. De ce nombre, près de 40 % ont affirmé soutenir financièrement leurs parents en affectant des sommes pouvant aller jusqu'à 6 000 $ par année.

Par ailleurs, selon le Journal of Financial Service Professionals, 25 % des jeunes adultes nord-américains de 18 à 24 ans vivaient chez leurs parents en 1990. En 2000, le chiffre s'établissait à 52 % et n'incluait pas la tranche des jeunes plus âgés en semblable situation.

En raison de l'allongement constant de la durée de vie, les générations «X» (30 à 42 ans) et «Y» (moins de 30 ans) seront éventuellement elles aussi confrontées à ce genre d'enjeu. Cette réaction à la chaîne aura nécessairement des répercussions sur la planification financière des familles, d'autant plus que plusieurs d'entre elles demeurent soucieuses de transmettre un patrimoine conséquent aux générations suivantes.

Dans ce cas, l'expertise de professionnels des finances personnelles apparaît incontournable. Ainsi, les personnes appelées à relever ce genre de défi seront davantage en mesure d'établir le meilleur équilibre possible entre la satisfaction de leurs besoins et l'acquittement de leurs responsabilités envers leurs proches[1].

Stratégies destinées à la génération sandwich

Prendre soin à la fois de ses parents et de ses enfants
Selon Statistique Canada, près de trois personnes sur dix âgées de 45 à 64 ans qui ont des enfants célibataires de moins de 25 ans vivant avec eux prennent également soin d’un parent âgé (Statistique Canada, Le Quotidien, le mardi 28 septembre 2004, http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/040928/dq040928b-fra.htm). Ces personnes soignantes font partie de la « génération sandwich », prise entre les besoins de leurs propres enfants et ceux de leurs parents ou d’autres proches âgés. Difficile sur le plan émotif, cette situation peut aussi avoir de graves conséquences financières pour la génération sandwich, notamment un surcroît de dépenses, une réduction du revenu et un manque d’économies.

Si vous faites partie de la génération sandwich et cherchez des moyens de composer avec le stress lié aux soins à donner à la fois à vos parents et à vos enfants, les conseils utiles suivants pourraient contribuer à alléger votre fardeau, autant sur le plan émotif que financier.

Combien coûtent les soins de longue durée?

Les coûts des soins de longue durée peuvent s’avérer exorbitants. Par example, en Ontario, une chambre privée dans un centre d’hébergement coûte 2161.71 par mois, ou 25 940.52 par année (Calculé selon les quote-parts en vigueur au 1er juillet 2009 www.health.gov.on.ca/french/publicf/programf/ltcf/15_facilitiesf.html)

Diverses mesures compensatoires

Diverses mesures coûteuses pourraient devoir être apportées à l’égard des soins à prodiguer à vos parents âgés, sans que ceux-ci aient suffisamment d’économies pour en assumer les frais. À tout le moins, il faut peut-être prévoir des aménagements à leur domicile en fonction de leur invalidité — des poignées dans la douche à la rampe d’accès et au plateau élévateur. À mesure que la santé et l’autonomie de vos parents déclinent, ils pourraient nécessiter des soins à domicile, allant de la préparation des repas et du ménage à l’aide infirmière professionnelle. Ils pourraient aussi un jour avoir besoin de votre aide financière pour payer des soins de longue durée – lesquels, comme l’indique l’encadré, s’avèrent parfois très coûteux.

Pourquoi les rentrées d’argent se font-elles plus rares dans un ménage de la génération sandwich?

Lorsque vous aidez vos enfants à épargner en vue d’études post-secondaires tout en prenant soin de vos parents vieillissants et en tenant d’économiser pour votre propre retraite, vous avez parfois l’impression de manquer de temps. Par conséquent, vous devez peut-être réduire vos heures de travail, demander à votre employeur de travailler à temps partiel ou prendre un congé sans solde – ce qui peut gruger une bonne part de votre salaire net. Cette situation peut également influer sur vos gains potentiels futurs, si vous devez refuser une promotion ou un poste lucratif parce que les soins que vous prodiguez à vos parents et à vos enfants deviennent trop exigeants.

Quelle incidence cela a-t-il sur votre plan financier à long terme?

Vous pourriez ne pas épargner suffisamment en vue des études post-secondaires de vos enfants s’il vous faut attribuer une plus grande part de votre revenu disponible déjà amputé aux soins de vos parents. De plus, si vous devez puiser dans un REER ou interrompre votre programme régulier d’épargne pour couvrir les dépenses du moment, vous pourriez vous trouver à court lorsque vous prendrez votre propre retraite.

En bref

La hausse du coût des soins de santé et des études pourrait mettre en péril le programme financier à long terme des personnes de la génération sandwich.

Cependant, un planification adéquate peut alléger le fardeau des soins à prodiguer à la fois à vos enfants et à vos parents:
  • renseignez-vous sur les ressources financières et la protection en assurance de vos parents, afin de savoir combien vous pourriez devoir contribuer;
  • demandez à votre employeur s’il offre des congés sans solde, un horaire flexible ou la possibilité de travailler à partir de votre domicile, afin de réduire vos contraintes de temps;
  • continuez d’épargner en vue des études post-secondaires de vos enfants et de votre propre retraite.
RD


[1] Source : le blogue de Jean-Rémy Deschênes, http://blogues.desjardins.com/jeanremydeschenes/

mardi 6 septembre 2011

Les aînés du Québec et la conduite automobile.


Après 75 ans, les conducteurs âgés doivent obligatoirement consulter un professionnel de la santé pour évaluer leurs capacités à conduire. 

Survol du processus d'évaluation[1].


Si en tant que conducteur nous choisissons de rester sur la route après 75 ans, la Société de l’assurance automobile du Québec est chargée d’évaluer nos capacités à prendre le volant. Comment cela fonctionne? La SAAQ envoie un formulaire à faire remplir par un professionnel de la santé, une demande qui nous est acheminée une première fois à 75 ans, puis à 80 ans et, par la suite, à tous les deux ans. «C’est tout un choc quand on reçoit cette lettre, se rappelle Laurent. Je me souviens l’avoir cachée quand je l’ai eue. J’étais fâché parce que j’ai toujours été bon conducteur. Prenant mon courage à deux mains, je me suis rendu chez le docteur et j’ai réussi le test. Quel soulagement…» Mais qu’évalue-t-on au juste? Et comment s’y prend-on pour tester nos capacités à conduire?

Première étape : chez le docteur

Le Collège des médecins du Québec, en collaboration avec la SAAQ, a publié un guide d’exercices pour déterminer l’aptitude des patients à conduire un véhicule automobile. Cet outil permet au professionnel de la santé de dépister les déficits cognitifs, sensoriels, neurologiques et locomoteurs d’un patient. L’examen se déroule en trois étapes.

La première est l’observation du conducteur. À partir du moment où vous entrez dans son cabinet, sachez que le médecin vous a à l’oeil! Entendre votre nom, lorsqu’il est mentionné dans la salle d’attente, est déjà un fait observable tout comme votre démarche. Par ailleurs, le médecin peut, en vous serrant la main pour vous souhaiter la bienvenue, détecter si une incapacité fonctionnelle du bras est susceptible de compromettre les manoeuvres au volant, par exemple.

Deuxième étape: le questionnaire

«On leur demande: qu’est-ce que vous faites avec la voiture, où allez-vous, conduisez-vous le soir? Il y a une démarche bien précise à suivre», explique Suzanne Dufour, omnipraticienne, professeure d’enseignement clinique à la faculté de médecine universitaire de Sherbrooke et de Chicoutimi. La longue liste des éléments à évaluer permet à notre médecin de vérifier toutes les fonctions qui nous sont nécessaires pour conduire. Les antécédents médicaux (accident vasculaire cérébral, diabète, etc.) qui pourraient influencer nos fonctions motrices, les problèmes d’audition et de vision sont bien sûr examinés. Des petites questions peuvent également être posées aux membres de la famille d’un conducteur en examen afin de savoir s’il a, par exemple, des pertes de mémoire.

Troisième étape: l’examen physique

À cette étape, signes vitaux (arythmie, hypotension), amplitude des mouvements et fonctions cognitives (comme la baisse d’attention) sont évalués à l’aide de deux examens distincts. D’abord, le test de l’horloge durant lequel le patient doit dessiner un cadran sur papier et marquer, à l’aide de la grande et la petite aiguille, une heure en particulier. On utilise également le test de Folstein composé de 30 questions. « On demande, entre autres, quel jour nous sommes et la date. Nous demandons également au patient de retenir une phrase simple qui lui sera redemandée au bout de quelques minutes, explique la docteure Dufour. Un résultat standard est de 28 sur 30, en montant. En bas de ce résultat, on suggère de faire un bilan de santé plus approfondi. »

« La plupart du temps la consultation se passe bien, ajoute la spécialiste. Surtout si le médecin qui évalue le conducteur connaît le patient. Bien sûr, ils sortent rarement du bureau avec un sourire sachant qu’il est possible pour eux de se voir retirer leur permis de conduire, mais je pense qu’ils réussissent à comprendre notre position. »

Ce qu’il faut retenir: la décision finale d’enlever le permis de conduire ou de limiter l’utilisation de la voiture n’est pas entre les mains du médecin! Une fois le questionnaire compété, on doit, dans les 90 jours, retourner l’évaluation à la SAAQ qui examinera les résultats et fera part de la décision au conducteur, par la poste.

Avant 75 ans

Même avant l’âge de 75 ans, la SAAQ peut demander un examen préventif. Il est d’ailleurs recommandé d’aviser la SAAQ si l’on doute des capacités de conduite d’un proche et que cette personne pourrait menacer la sécurité des autres sur la route. Si on ne connaît pas le conducteur dangereux, on peut tout de même le signaler à la SAAQ en mentionnant la plaque d’immatriculation du véhicule de la personne. «Ma mère de 72 ans commençait à oublier beaucoup de choses. Il lui arrivait de nous appeler pour nous demander quel jour nous étions. Évidemment, cette situation a inquiété toute la famille. On a alors demandé un bilan médical et son permis lui a été enlevé. Dure épreuve…», confie Dominique.

À tout moment, un conducteur peut également décider de ne plus prendre la route, comme dans le cas de Francine qui, à 68 ans, n’a pas renouvelé son permis de conduire. « Depuis quelques années déjà, je limitais mes déplacements puisque prendre la route me stressait, raconte-t-elle. J’ai fait ce choix lors de mon emménagement en condo qui est situé près de tous les services; la voiture devenait donc inutile. Quand je veux aller voir mes enfants, ils viennent me chercher sinon, je prends le transport en commun. »

Une épreuve

Si Francine vit bien avec sa décision, il n’est pas toujours facile d’abandonner le privilège de conduire, surtout si c’est notre état physique qui nous y force… D’après Micheline Bradette, psychologue et neuropsychologue, plusieurs étapes doivent être franchies pour arriver à mieux vivre avec la situation: frustration, tristesse, colère puis l’acceptation de notre état de santé et de notre perte d’autonomie.

Bien sûr, le chemin de la guérison est parfois difficile pour ceux qui ont l’impression de perdre une partie de la liberté dont ils jouissaient depuis des décennies... « Apprendre qu’on ne peut plus conduire nous oblige à trouver et à choisir des alternatives pour le transport (autobus, taxi), afin de pouvoir continuer à pratiquer nos activités et préserver notre autonomie le plus possible. Lorsque nous nous sommes adaptés, on arrive habituellement à y voir des points positifs: baisse du stress, sécurité, diminution des coûts associés au véhicule, etc. », ajoute madame Bradette. Finalement, le temps et un bon soutien de notre entourage s’avèrent des outils essentiels pour nous aider dans ce processus.

Un petit test

Suis-je encore apte à conduire? Comme conducteur, éprouvez-vous des difficultés ou des problèmes avec l’un ou l’autre des points suivants?

Ø    Vous êtes limité dans vos mouvements lorsque vous êtes au volant.
Ø    Vous êtes confus lorsque vous devez vous engager sur une route.
Ø    Vous réagissez au dernier moment pour arrêter à une intersection.
Ø    Vous avez de la difficulté lorsque vous devez reculer votre voiture.
Ø    Vous vous faites klaxonner ou interpeller régulièrement par les autres conducteurs que vous rencontrez sur la route.

Si vous avez répondu oui à une ou à plusieurs de ces questions, il serait important de consulter un professionnel de la santé.

Ce questionnaire est extrait de la brochure Au volant de ma santé publiée par le gouvernement du Québec. On peut la consulter en ligne.

RD

[1] Article d’Isabelle Tremblay, www.lebelage.ca, mai 2008.

L’ordinateur au quotidien pour tous


L’ordinateur est devenu un instrument aussi important que le téléphone au début du XXe siècle. 

Lorsque Graham Bell a commencé à répandre la communication par le son à domicile, dépassant de loin les avancées technologiques du télégraphe, je suis certain que nombre de gens, surtout les plus âgés, ont été réfractaires à cette nouvelle invention.

En ce début de XXIe siècle, rien ne semble plus arrêter le progrès au plan des technologies de l’information et de la communication. Le téléphone évolue aussi rapidement que l’ordinateur : il est devenu sans fil, portable et un instrument capable de transmettre non seulement du son, mais aussi des images et des données de toutes sortes.

L’ordinateur, de grosse boîte fermée avec peu de fonctionnalités, est devenu portable, puissant et polyvalent, permettant de transmettre du courrier, de se brancher à Internet, d’écrire des lettres, de faire ses transactions bancaires à la maison, de jouer à des jeux complexes, de faire du « chat » en instantané d’un continent à un autre en faisant, d’écouter des films, de suivre les nouvelles du jour, de se faire des albums de photos, etc.

En fait, l’ordinateur est devenu un instrument universel qui fait à peu près tout, gère à peu près n’importe quoi et nous rattache au monde entier. Je pourrais allonger la liste encore longtemps et je n’aurais pas fait le tour de ce que l’ordinateur nous apporte dans notre quotidien et de qu’il nous réserve dans un proche futur.

L’arrivée d’Internet et son formidable développement, au début des années 90, sont venues accélérer ce mouvement pour chambarder à peu près toutes nos façons de faire et de communiquer.

Maintenant, l’informatique est un univers familier pour les jeunes qui l’adoptent dès les premières années de leur vie à la maison, à l’école et au travail. Les adultes, en général, savent en faire un usage courant.

Et, alors les Aîné(e)s dans tout ça? Pour ceux qui viennent de quitter le marché du travail, l’ordinateur demeure une utilité de tous les jours. Rien ne change vraiment avec la retraite parce que, au travail, l’ordinateur a remplacé bien des fois le crayon et la feuille de papier dans un très grand nombre d’emplois. En revanche, pour ceux qui ont quitté le marché du travail depuis très longtemps, la situation pourrait être toute autre.

Les barrières pour les gens âgées

La plupart des gens âgés d’aujourd’hui ont vu, dans leur jeune âge, l’arrivée de bien des nouveautés, comme, par exemple, l’apparition de la télévision, le développement de la radio, l’usage universel du réfrigérateur et combien d’autres innovations qui sont entrées sans difficulté dans notre vie de tous les jours. L’ordinateur, lui, il arrive sur le tard de la vie et il demande de nouvelles habilités et de nouveaux apprentissages.

Les gens réagissent différemment au progrès et à l’intégration des nouveautés dans leur environnement. Il y a ceux qui ont pris le bateau et ceux qui ne l’ont pas pris.

Il y a une barrière liée à l’âge et à la culture. Pour utiliser couramment un ordinateur, vous devez être familier avec tout un nouveau monde que certains appréhendent avec plus ou moins d’anxiété. Ce que l’on ne connaît pas demeure un mystère et pourrait nous effrayer.

En regardant ce qui se passe autour de moi, je pourrais dire qu’il y a une frontière d’âge où l’ordinateur n’intéresse pas les gens âgés parce qu’ils ont d’autres centres d’intérêts : par exemple, faire la conversation et jouer aux cartes, au bingo, écouter la télévision, la radio, lire les journaux, faire de la couture, de la broderie, du jardinage, le ménage au quotidien, marcher, etc. On doit aussi tenir compte des personnes dont les capacités sont réduites pour toutes sortes de raisons et qui ne sont plus réceptifs aux nouveautés. Eux aussi ne seront pas candidats face aux nouvelles technologies.

L’arrivée des baby-boomers à la retraite

Pour la génération des Baby-boomers qui va quitter bientôt le marché du travail, il en sera tout autrement. Ces outils font partie de leur travail quotidien et ils ont appris à s’en servir de façon généralisée et de manière spécialisée. Alors, ces nouveaux Séniors vont partir une nouvelle dynamique dont on connaît à peine toute l’ampleur. Ce sera une révolution culturelle, j’en suis sûr et elle sera mondiale. Ils vont mettre en place les infrastructures qui feront de demain un monde de plus en plus virtuel.

Ce qui n’empêchera pas certains seniors plus âgés de participer à ce grand mouvement, ne serait-ce que parce que leurs enfants et petits-enfants, pour ne pas dire leur entourage immédiat, les forcent plus ou moins à embarquer dans ce nouveau monde virtuel où rien n’est plus comme avant.

Posons-nous la question ? Qu’étions-nous avant l’invention de l’automobile, de l’avion, du téléphone, de la radio, de la télévision, du cinéma,...?

Demain sera encore plus magnifique pour tous les seniors qui auront su tirer parti de ces technologies qui transforment peu à peu notre quotidien, dans nos façons de faire les choses, d’apprendre et d’échanger entre nous et ce, à l’échelle de la planète.

La technologie : une alliée de tous les jours[1]

Les retraités passent autant de temps que les actifs sur Internet, qu'ils utilisent pour échanger des courriels (86%), rechercher de l'information (82%), effectuer des opérations bancaires (46%) ou bien suivre l'actualité (49%). Ils ont cependant moins tendance à y faire des achats. Déjà en 2005, 59% des retraités avaient un ordinateur, 55% l'accès à Internet et 51% un téléphone mobile. Le cliché qui condamne la personne âgée à être dépassée par les nouvelles technologies serait donc bel et bien tombé en désuétude... Les seniors seront mieux que jamais informés, branchés sur leur famille et sur d'autres retraités, et surtout, capables de s'exprimer !

RD

[1] AXA Canada a dévoilé les résultats d’une étude réalisée à l'automne 2007 sur de plus de 18.000 personnes au travail et retraitées dans 26 pays, par le groupe GFK, représenté par CROP au Canada.