Vivre la vie d'un Senior

jeudi 19 mai 2011

Maladies dégénératives cérébrales : des progrès dans les diagnostics et les traitements



« Même en cas de pathologie dégénérative, précise le Pr Yves Agid, les cellules nerveuses ne meurent pas toutes en même temps. Elles disparaissent par contingent, comme dans le cas de la maladie de Parkinson où les cellules dopaminergiques sont les premières atteintes. Dans la population, deux maladies, Parkinson et Alzheimer (qui surviennent le plus souvent à un âge avancé), sont particulièrement redoutées. La perspective de ces diminutions des facultés physiques et intellectuelles apparaît, à elle seule, terrorisante ! »

Maladie de Parkinson

Dans les années 70, la mise au point d’un médicament, la L-Dopa, avait constitué une véritable révolution. Malheureusement, après cinq ans, on s’est aperçu que des effets secondaires néfastes pouvaient apparaître (mouvements excessifs, voire désordonnés, blocages moteurs intempestifs...). Des progrès ont été récemment obtenus avec l’arrivée de nouveaux médicaments, dont les agonistes dopaminergiques capables de prolonger les effets bénéfiques de la L-Dopa. « Aujourd’hui, assure le Pr Yves Agid, dans la plupart des formes de Parkinson, les symptômes sont très améliorés : 15 % des malades bénéficient de progrès spectaculaires, 70 % répondent partiellement au traitement et seulement 15 % réagissent peu ou pas à la thérapie car leurs lésions ne sont pas uniquement dues à une perte de cellules dopaminergiques mais à d’autres lésions de cellules nerveuses. » Malgré les progrès accomplis, de nombreux malades souffrent encore de certaines conséquences néfastes du traitement. Reste alors, pour certains d’entre eux, la possibilité de recourir à la stéréotaxie, une récente technique neurochirurgicale totalement indolore, fondée sur une stimulation électrique du cerveau, donnant de très bons résultats à condition que les indications aient été bien posées.

Maladie d’Alzheimer

Les avancées concernent la connaissance des lésions cérébrales responsables de cette dégénérescence : « C’est l’affection du cerveau pour laquelle les plus grands progrès dans ce domaine ont été réalisés ces dernières années, explique le Pr Bruno Dubois. Ils ont conduit à deux applications importantes.

  • Des progrès dans le diagnostic, qui peut maintenant s’appuyer sur des marqueurs plus spécifiques de la maladie. Aujourd’hui, grâce à des tests de mémoire très performants, de nouveaux logiciels informatisés mesurant précisément les structures du cerveau et la mise en évidence d’anomalies biologiques dans le liquide céphalorachidien, une pathologie d’Alzheimer peut être décelée très précocement.
  • Une orientation dans la recherche de traitements, sur les vraies cibles de la maladie. Actuellement, divers produits sont porteurs d’espoir. Certains empêchent déjà la production de la substance anormale amyloïde. Des résultats encourageants ont été obtenus avec un vaccin chez la souris. En France, des études ont débuté chez l’homme dans plusieurs centres et on peut espérer obtenir des résultats concrets d’ici à trois ans. Au dernier Congrès mondial Alzheimer, à Chicago, une autre approche prometteuse a été présentée avec un nouveau médicament, ciblé cette fois contre la protéine Tau, laquelle contribue également au déclenchement de la maladie. Mais il faut confirmer ces études très préliminaires. » 
RD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire